Évariste Galois & Sophie Germain au Panthéon
Évariste est un homme d'une vingtaine d'années, moderne, préoccupé par les problèmes de la société de son temps, collaborant avec des groupes ouverts à la politique du moment et qui restera jeune pour l'éternité ! C’est un républicain engagé, prêt à donner éventuellement sa vie, membre de la « Société des Amis du Peuple ».
Mathématicien républicain
Enfant privilégié de la bourgeoisie dans l’épreuve de la Révolution française, il reçoit la plus belle des formations humanistes de son père qui enseignait dans un établissement pour enfants de milieux plus simples à Bourg-Égalité, redevenu Bourg-la-Reine.
Sophie a 13 ans en 1789 et vit dans une famille de la bourgeoisie éclairée. Réfugiée dans la bibliothèque de son père pour oublier le bruit de la révolution, elle trouve sa vocation dans la lecture de l’Histoire des mathématiques de Jean-Étienne Montucla.
Femme mathématicienne
Elle sera donc mathématicienne ! Quelle audace ! Les lycées pour filles n’existent pas et l’École Polytechnique lui est fermée. Qu’à cela ne tienne, elle se plongera dans la théorie des nombres en autodidacte et n'hésitera pas à correspondre avec les plus grands de son temps dont Carl Friedrich Gauss.
Le corps d’Évariste ayant été déposé dans la fosse commune du cimetière Montparnasse, l'ADAEG avait initialement proposé, faute de cendres, de faire apposer au Panthéon une inscription à sa mémoire. Puis l'idée a germé d'honorer non pas simplement un grand génie mais de revivifier une idée du progrès au prisme de la créativité, de l'égalité des hommes et des femmes, des sciences, du courage et de l'esprit d'initiative. Dans le monde des mathématiques, la contemporaine d’Évariste, Sophie Germain, le complète dans l'incarnation de ce paradigme. C'est pourquoi l'ADAEG s'est rapprochée de l’association « Femmes et Mathématiques » afin d'agir ensemble pour la promotion des mathématiques via un acte symbolique fort.
Aujourd'hui
Après deux années en suspension dans le sillage du Covid-19, l'ADAEG s'est concentrée sur ses projets commémoratifs avec la préocupation d'en appeler à des êtres d'exception du passé pour contribuer à poser un acte de revitalisation de l'enseignement des mathématiques en France en s'inspirant des valeurs partagées par nos héros : excellence, créativité, engagement, courage.
Comme on ne peut envisager d'inhumer Évariste Galois – qui n’a pas de sépulture identifiée – au Panthéon, l’ADAEG porte le projet d’y faire graver une inscription à son nom, comme l’ont par exemple Henri Bergson, Antoine de Saint-Exupéry ou Aimé Césaire. En associant une inscription voisine au nom de Sophie Germain – qui est inhumée au cimetière du Père-Lachaise – sur un des panneaux vierges de la nef ou de la crypte, on réaliserait un hommage au génie mathématique français.
La décision appartenant au président de la République, nous espérons le sensibiliser à l'intérêt qu'il pourrait y trouver, notamment dans le cadre d'une politique promouvant à nouveau l'enseignement des mathématiques. Un grand nombre de signatures est attendu à cette fin.
L'existant
Plus de mille personnes ont leur nom inscrit au Panthéon sur des panneaux, des plaques ou directement sur les murs comme dans la nef et la crypte.
Dans leur grande majorité il s'agit d'écrivains morts au cours des deux guerres mondiales du XXe siècle, les inscriptions personnalisées honorant quelques personnalités marquantes de l'Histoire de France tant pour le combat des idées que pour celui des armes.