Évariste Galois & Sophie Germain au Panthéon

Évariste Galois est un mathématicien français de génie qui, au cours d’une vie très brève, a révolutionné les mathématiques dans les domaines de l’algèbre et de l’analyse.

Sophie Germain ne voulait pas être une « femme savante », elle voulait devenir mathématicienne, et a lutté pour cela contre vents et marées.

Aujourd'hui

Après deux années en suspension dans le sillage du Covid-19, l'ADAEG s'est concentrée sur ses projets commémoratifs avec la préocupation d'en appeler à des êtres d'exception du passé pour contribuer à poser un acte de revitalisation de l'enseignement des mathématiques en France en s'inspirant des valeurs partagées par nos héros : excellence, créativité, engagement, courage.

Comme on ne peut envisager d'inhumer Évariste Galois – qui n’a pas de sépulture identifiée – au Panthéon, l’ADAEG porte le projet d’y faire graver une inscription à son nom, comme l’ont par exemple Henri Bergson, Antoine de Saint-Exupéry ou Aimé Césaire. En associant une inscription voisine au nom de Sophie Germain – qui est inhumée au cimetière du Père-Lachaise – sur un des panneaux vierges de la nef ou de la crypte, on réaliserait un hommage au génie mathématique français.

La décision appartenant au président de la République, nous espérons le sensibiliser à l'intérêt qu'il pourrait y trouver, notamment dans le cadre d'une politique promouvant à nouveau l'enseignement des mathématiques. Un grand nombre de signatures est attendu à cette fin.

Juin 2022 : Sophie Germain entre en scène


Sophie Germain
©Création Edmond Baudoin, gravure Elsa Catelin

En 2016, La Poste émettait un timbre à son effigie. C’était le 240e anniversaire de sa naissance, et aussi le 200e anniversaire du prix que lui avait décerné l’académie des sciences, en 1816, pour son travail sur les surfaces élastiques. Elle était la première femme à remporter un tel prix. À cette occasion, des collégiens, lycéens, et même des universitaires, découvraient ou redécouvraient l’existence de cette femme plus ou moins oubliée – tout au moins mal reconnue –, qui avait pourtant contribué à l’avancement des mathématiques.

Pour une fille de la bourgeoisie éclairée, on considère qu'il est de bon ton d’acquérir un brin de culture, au moins en vue de l'éducation de ses futurs enfants. Mais les mathématiques, non ! C’est pour les garçons ! Les filles, on craint pour leur « cervelle »... De toutes façons, aucun homme ne voudra l’épouser.

Sophie n’entend rien et étudie seule tout ce qui lui passe sous la main, y compris Euler et Newton en latin. Jusqu’au jour où… une prestigieuse école ouvre, l’École Polytechnique, mais évidemment pas pour les filles. Qu’importe, elle se fait passer pour un certain Antoine Auguste Leblanc, et l’illustrissime Lagrange lui-même la remarque, marquant son admiration à la tombée du masque.

Quelques années plus tard, elle n’hésite pas à correspondre avec le grand Gauss sur la théorie des nombres, reprenant son pseudonyme masculin. Une femme ne saurait être prise au sérieux. Hélas, au XIXe siècle, pour une femme, même brillante, gagner la reconnaissance des milieux académiques scientifiques est impossible. Même un grand prix n'y suffit pas. Ses contemporains ignorent qu'ils se privent alors d'une importante contribution aux mathématiques.

À l’aube de sa mort précoce à 55 ans, elle s’inquiétait aussi du sort de ce jeune mathématicien si brillant, Évariste Galois. S’était-il inquiété du sort des femmes ? Il n’en avait probablement pas eu le temps. Mais nous saisissons ici l’occasion de les célébrer ensemble.

Juin 2019 : Évariste Galois sur scène


Évariste Galois sur scène
Évariste Galois sur scène à l'ENS Ulm

Le colloque organisé par l'association dans l'amphi Galois de l'ENS s’est achevée par la « lecture en espace » (répétition en costume, décor et texte en main) d’une pièce de théâtre retraçant librement la vie de Galois en cinq tableaux. Partant d’un entretien de parents d’élèves entre la mère d’Évariste, déjà incompris, et un professeur de Louis-le-Grand en 1826, elle mène jusqu’à un hommage rendu au mathématicien lors de l’Exposition universelle de 1878. Elle a été écrite et mise en scène par Marc Soléranski, et portée par une troupe de comédiens professionnels chaleureusement applaudis d’acte en acte.

  • Vincent Deniard (Lefébure / Alfred)
  • Clément Jacqmin (Dinet / Liouville)
  • Michaël Msihid (Baudon-Desforges / Pescheux d’Herbinville)
  • Danielle Netter (Marie-Adélaïde Galois)
  • Carole Reppel-Baele (Stéphanie / La bourgeoise)Charlenry Tricoire (Évariste)
  • Costumes : Yvonne Soléranski

Mai 2016 : une plaque au 16 rue des Bernardins


Plaque 16 rue des Bernardins
Dévoilement de la plaque rue des Bernardins

La mairie de Paris a décidé le 17 octobre 2011 la pose d’une plaque à la mémoire d’Évariste au 16 de la rue des Bernardins, son dernier domicile parisien. Cette plaque a été posée le 31 mai 2016 en présence de Marie-Christine Lemardeley, adjointe à la maire de Paris, de Florence Berthout, maire du 5e arrondissement, et de Cédric Villani, alors directeur de l’Institut Henri Poincaré.

volonté des Parisiennes et Parisiens d'honorer et promouvoir la mémoire et la pensée d'Évariste Galois, considéré comme le mathématicien maudit, génie de la science ou encore Rimbaud des mathématiques

Discours de Marie-Christine Lemardeley, adjointe à la maire de Paris

La méthode


C’est à l'occasion de cet événement que l’idée a été lancée de créer une Association des Amis d’Évariste Galois (ADAEG). Un petit groupe de participants s’est mobilisé à cette fin. Il a créé l’association et rédigé ses statuts. Celle-ci a été déclarée à la Préfecture de police le 19 juin 2017. Son objet est de « mieux connaître et faire connaître la vie et l’œuvre du mathématicien républicain Évariste Galois :

  • par divers moyens incluant site internet, publications, conférences, prix,
  • auprès de divers publics incluant scolaires, enseignants, politiques, grand public,
  • dans un esprit général de promotion des mathématiques et de leurs acteurs ».

2011 : le bicentenaire


En 2011, le bicentenaire de sa naissance a été célébré et le ministre de la Culture l’a reconnu en l’inscrivant aux Célébrations nationales 2011.

Norbert Verdier 18sep2001
Norbert Verdier - 18 septembre 2011

 Des manifestations ont eu lieu à Bourg-la-Reine, sa ville natale, au lycée qui porte son nom, avec la participation des élèves, puis à la mairie avec, entre autres, les interventions de Norbert Verdier, de François Sauvageot et le spectacle « Napoléonien » de Jean-Paul Auffray.

En même temps, à Paris, le Lycée Louis-le-Grand et l’Institut Henri Poincaré présentaient deux belles expositions avec de très nombreux documents sur la vie d’Évariste, son adolescence et ses œuvres.

La Société Mathématique de France a aussi organisé une très belle journée « grand public » à l’Institut Océanographique dans le 5e arrondissement de Paris où sont venus beaucoup d’enfants avec parents et professeurs. Ce fut un colloque ayant une forte dimension ludique avec des clowns et des jeux scientifiques en présence du cinéaste Alexandre Astruc dont le film sur la dernière nuit dramatique d’Évariste du 29 au 30 mai 1832 a été projeté.